Le no bra : que penser de cette tendance actuelle ?

T-shirt rose avec le dessin d'un sein

Le no bra, c’est-à-dire le non-port du soutien-gorge, connaît un véritable boom depuis plusieurs années. De plus en plus de femmes décident de laisser leurs soutiens-gorge au placard. Et avec les confinements qui se sont succédé, cette tendance a pris une ampleur considérable. En effet, selon une étude Ifop menée trois mois après le premier confinement, 18% des Françaises de 18 à 25 ans ne portent jamais ou presque jamais de soutien-gorge depuis le premier confinement, contre 4% avant celui-ci. (1)

On s’interroge ici sur les motivations qui accompagnent cette pratique du no bra !

La question du confort : une réalité qui diffère selon les femmes

Pour de nombreuses femmes, un des premiers réflexes en rentrant chez elles après une longue journée est de dégrafer leur soutien-gorge. En effet, certains soutiens-gorge tels que ceux rembourrés et à armatures compriment les seins ; les bretelles et les baleines métalliques marquent la peau et sont perçues comme inconfortables par certaines.  

Cependant, cette question de confort demeure subjective et, même si le no bra est un phénomène à la mode, une grande majorité de femmes continuent de porter un soutien-gorge qui leur assure maintien, confort et féminité au quotidien. Notamment pour les femmes qui ont une forte poitrine, celles qui ont des seins sensibles ou encore pour celles qui pratiquent du sport, avoir les seins non soutenus peut s’avérer être douloureux et très inconfortable.

Santé et no bra : que dit la science ?

Concernant ce nouveau phénomène, les avis scientifiques divergent. D’aucuns pensent que cette pratique du no bra pourrait être bénéfique pour l’élasticité des seins. En effet, selon certains médecins, le non-port du soutien-gorge augmenterait la fermeté et le maintien naturel de la poitrine. Petit aparté anatomique : les seins sont composés de ligaments, nommés les « ligaments de Cooper », qui agissent comme des tissus suspenseurs. Avec le port d’un soutien-gorge constitué d’armatures, ces ligaments ne seraient plus stimulés et la poitrine perdrait alors en tonicité. C’est en tout cas la conclusion d’une étude menée par le Docteur Jean-Denis Rouillon sur 320 femmes depuis 1997 (2). Cependant, il est nécessaire ici de nuancer le propos car peu de rapports médicaux en la matière ont été à ce jour rendus publics. 

Célébrer la diversité des seins

Abandonner le soutien-gorge peut également constituer un moyen d’accepter sa poitrine au naturel, sans artifice, et lutter contre une norme esthétique imposée aux femmes. En effet, l’arrivée des soutiens-gorge rembourrés dits « push up » ou « Wonderbra » dans les années 90 a invisibilisé les tétons et uniformisé les poitrines. Selon la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, auteure du livre Seins, en quête d’une libération, paru en 2020 : « Le soutien-gorge n’est pas seulement quelque chose qui enserre les femmes ou qui peut les gêner, même s’il est évidemment utile à celles qui ont de gros seins. C’est aussi un outil de formatage des seins destiné à les faire correspondre à un certain idéal imposé à toutes : la demi-pomme, un sein rond, suffisamment gros, ferme et haut. Donc ne plus porter de soutien-gorge, c’est aussi rendre visibles des formes et des tailles de seins différentes. » (3)

La lutte contre la sexualisation du corps féminin

Le mouvement #freethenipple, en français « libérez les tétons », atteste de cette volonté de lutter contre la sexualisation de la poitrine féminine. Née en 2012 lors de la production du documentaire éponyme, cette campagne milite pour le droit à disposer de son corps librement et dénonce le double standard, c’est-à-dire l’inégalité de traitement de la poitrine en fonction du genre. En effet, des tétons féminins visibles dans l’espace public sont perçus comme une forme de vulgarité et d’indécence tandis que ceux des hommes ne posent aucun problème. La réalisatrice Lina Esco, qui est à l’origine de ce mouvement #freethenipples, affirme : « Il y a tellement de lois contre le corps des femmes et presque aucune contre le corps des hommes. (…) Il y a un marché énorme qui joue sur la sexualisation du corps de la femme. Alors pourquoi vous souhaitez vous faire de l’argent sur mon décolleté, alors que lorsque je veux en faire ce que je veux, vous me condamnez ? » (4). Et les réseaux sociaux ont perpétué cette objectification sexuelle : sur Instagram et Facebook, les tétons des femmes sont censurés tandis que les torses masculins y sont autorisés. 

En effet, les poitrines des femmes restent encore largement sexualisées. En témoignent, par exemple, les agressions que subissent les femmes qui allaitent en public. 

Et cette sexualisation de la poitrine féminine est illustrée dans le cas de cette pratique du no bra. Selon l’étude Ifop, 20% des Français pensent que « le fait qu’une femme laisse apparaître ses tétons sous un haut devrait être, pour son agresseur, une circonstance atténuante en cas d’agression sexuelle ». Selon François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop, la pratique du « no bra » permet « de mettre en lumière les limites de la liberté vestimentaire des femmes dans une société où l’hyper-sexualisation des poitrines féminines les surexpose encore à des formes de harcèlement ou de “rappels à l’ordre ”».

Bra ou no bra : l’importance du pro-choix

Parce que disposer de son corps librement, c’est avoir le choix de porter ou non un soutien-gorge, sans jugement et sans injonction, chez Perdième, nous avons à cœur de défendre l’importance du libre choix. Aussi notre pari est de vous proposer un soutien-gorge sans armatures, qui respecte votre morphologie et vos mouvements. Un soutien-gorge si confortable afin que vous puissiez oublier que vous en portez un ! Avec, en plus, la possibilité de le porter avec ou sans renfort pour l’adapter à toutes les poitrines. Vous pouvez retrouver nos collections de soutiens-gorge déclinés en cinq motifs colorés et originaux et à assortir à vos culottes menstruelles comme classiques. À retrouver juste ici : https://www.perdieme.com/collections/soutien-gorges

 

Écrit par Inès Perrein

 

Sources :


  1. Le boom du « No Bra » , tendance de fond ou effet de mode ? (2020, 12 novembre). IFOP. https://www.ifop.com/publication/le-boom-du-no-bra-tendance-de-fond-ou-effet-de-mode/ 
  2. Krempf, A. (2014, 2 mai). Les seins se porteraient mieux sans soutien-gorge. Franceinfo. https://www.francetvinfo.fr/sciences/les-seins-se-porteraient-mieux-sans-soutien-gorge_1651155.html 
  3. Mansour, L. A. (2021, 21 janvier). Coronavirus : Pourquoi de plus en plus de femmes abandonnent le soutien-gorge. 20minutes. https://www.20minutes.fr/societe/2779079-20200514-coronavirus-pourquoi-plus-plus-femmes-abandonnent-soutien-gorge 
  4. C. (2019, 3 février). #FreeTheNipples : Lorsque le sein s’en va en guerre ! Les Mondes Numériques. https://lesmondesnumeriques.net/2019/02/03/freethenipple-lorsque-le-sein-sen-va-en-guerre/